Les lyonnais le craignaient depuis quelques jours. C’est désormais officiel : la Fête des Lumières n’aura pas lieu cette année pour des raisons de sécurité consécutives aux attentats terroristes perpétrés le 13 novembre à Paris.
C’est une immense déception pour les lyonnais et les milliers de touristes qui souhaitaient assister à cette manifestation qui, chaque année, embrase la ville dans un feu d’artifices de lumières et de scénographies très visuelles.
Cette année, la Fête était programmé entre le 5 et le 8 décembre : « Les faits nouveaux qui sont apparus [lors de l’assaut donné mercredi matin contre un commando de terroristes à Saint-Denis, NDLR)] confirment que la menace persiste à un niveau élevé » a souligné la maire de Lyon Gérard Collomb lors d’une conférence de presse. La Fête, telle que les Lyonnais la célèbrent depuis plus de 150 ans, n’aura donc pas lieu, mais elle sera transformée « en un hommage aux victimes des attentats de Paris » a précisé l’élu, désireux d’amortir le coup de cette annonce (les lyonnais seront invités à mettre des bougies à leurs fenêtres).
L’impact économique sera énorme pour Lyon qui profite habituellement de ce temps fort précédant les Fêtes de Noël pour attirer des touristes, faire tourner son commerce et braquer les projecteurs médiatiques sur la ville : la célébration, qui plonge ses racines dans un culte marial, a progressivement changé d’objet à mesure que s’est précisé son analogie avec les Frères Lumière, les lyonnais inventeurs du cinématographe à la fin du XIXème siècle. Au fil des époques, la Fête des Lumières a pris de l’ampleur, au point de devenir un rendez-vous monumental capable de réunir à chacune de ses éditions jusqu’à 4 millions de curieux.
Pour Gérard Collomb, l’annulation des spectacles relève de « la sagesse ». Il ajoute : « Nous assumons nos responsabilités ».
Cette décision s’inscrit dans le cadre de l’état d’alerte décrété par le président François Hollande après les attentats survenus à Paris vendredi dernier. Sur place, les pouvoirs publics redoutaient que l’afflux de public dans les rue de Lyon n’entraîne, au moindre signalement, « des mouvements de panique ». D’autant qu’une partie des forces de sécurité de la région lyonnaise sont d’ores et déjà réquisitionnées à Paris pour sécuriser la capitale pendant la COP21.