Qui propose d’instaurer des périodes d’essai « deux ou trois ans » pour les CDI ? Il est sénateur mais aussi socialiste, c’est aussi Gérard Collomb.
Dans une entrevue accordée à L’Usine Nouvelle, Gérard Collomb, maire PS de Lyon depuis 2001, également sénateur du Rhône, a tenu ferme sa ligne sociale-libérale qu’il défend au sein du parti : interrogé sur la réforme du code du travail, le successeur de Raymond Barre prône « plus de flexibilité au début du CDI » avec une période d’essai à rallonge « de deux ou trois ans », le temps que l’employeur « évalue le salarié et l’évolution de l’activité ».
L’élu lyonnais ne propose rien moins qu’un contrat à durée indéterminée qui inclurait les éléments de précarité du CDD, tout en maintenant ce dernier. «La sécurité » du CDI « augmenterait au fil du temps, avec des périodes de préavis rallongées, des indemnités plus conséquentes» souligne encore Collomb, chantre de la «flexisécurité » et membre du Pôle des Réformateurs au sein du parti socialiste.
Sa position rejoint celle du premier ministre Manuel Valls, qui fin octobre, avait évoqué, à pas feutrés, un projet de contrat unique combinant la souplesse du CDD et la sécurité du CDI à condition que les droits soient progressifs. Valls annonçait vouloir réduire les «inégalités importantes sur le marché de l’emploi, entre d’une part les salariés très protégés en CDI et d’autre part les salariés très précaires en CDD et en intérim ».